La genèse du Conseil d'État de Belgique débute en 1832 et s'achève en
1948. Au fil des ans, le Conseil d'État français apparaît comme «repoussoir
ou modèle, mais référence constante», selon les termes du professeur
Michel Leroy. Sur les pas de nos prédécesseurs, l'on entend illustrer la pertinence
du propos. À travers le temps qui va, l'ombre du «système français»
ne cesse en effet de planer sur la route, longue et sinueuse, qui conduit au
Conseil d'État de Belgique. Faut-il s'en étonner lorsqu'on sait que le comte
Duval de Beaulieu, auteur en 1834 d'une proposition de loi visant à créer un
Conseil d'État en Belgique, fut lui-même auditeur au Conseil d'État sous le
Premier Empire ! Un florilège de citations, souvent savoureuses, s'efforce de
rendre l'atmosphère des périodes traversées.
Au bout du compte, l'on ne peut s'empêcher d'observer que le Conseil
d'État de Belgique aurait parfaitement pu ne pas être. Le voilà à présent
devenu largement sexagénaire et détenteur d'un honorable indice de satisfaction.
À n'en pas douter, le plus grand nombre s'accordera à reconnaître
les inappréciables services qu'il rend dans ses fonctions consultative et
contentieuse. Pénétrer dans son histoire, c'est aussi se donner les moyens
de réfléchir à son avenir en pleine connaissance de cause.
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