De l'horreur à la science-fiction, en passant par la fantaisie, Cécile Carayol propose une histoire et une esthétique de la musique de film fantastique pensées par grands thèmes - la figure du monstre, l'enfance en clair-obscur, l'humanité confrontée à la machine ou aux aléas du cosmos - reliant les œuvres matricielles aux partitions les plus récentes avec lesquelles elles ont tissé des cohérences. James Bernard instaure ainsi une tradition musicale du vampire qui transparaît jusque dans la partition d'Alexandre Desplat pour Twilight ; un compositeur comme Bernard Herrmann, déjà reconnu comme étant le modèle de tout un cinéma de suspense psychologique, est à l'origine de nombreux principes repris par les générations suivantes : de la boîte à musique automate de La Poupée vivante à celle de La Malédiction de Chucky (Joseph LoDuca), du phénomène Zarathoustra du Jour où la terre s'arrêta à celui d'Interstellar (Hans Zimmer). La musique de film fantastique ne se réduit pas ainsi à soutenir la fabrique de l'extraordinaire ; elle associe la magie et l'orphelin, souligne le rejet de la différence, intensifie la mécanisation de l'androïde, voire l'humain dépourvu de toutes émotions, retrace les errances et les angoisses aux confins de l'espace, ou encore exacerbe les dérèglements familiaux et psychiques qui poussent souvent à commettre des actes contre-nature.
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