Les mutations du travail ont des effets sociaux et anthropologiques très
profonds. Elles bouleversent l'identité des individus et fragilisent
la cohésion sociale. Comment doit se redéployer, dans ces conditions,
l'État social ? Réformes libérales ou réformes de gauche ?
Comme toujours, dans ses analyses de la question sociale, l'auteur croise les
regards et les interrogations. Il montre les conséquences diverses et multiples
des transformations du travail, à la fois pour la vie des individus menacés de
désaffiliation et pour la vie collective, la reconfiguration des rapports de classe,
l'effritement de la propriété sociale. Partout naît et se renforce une insécurité
sociale aux visages multiples, parfois contradictoires. Il faut donc repenser la
protection sociale dans une «société des individus», ce qui contraint l'État à
redéfinir son rôle et le droit du travail à redéfinir ses principes. Autrement dit,
forcément intervient le politique. Mais dans quel sens ? Et d'abord, pourquoi
choisir encore l'«État social» ?
Le parcours proposé par Robert Castel allie, comme toujours, limpidité et acuité
du regard. Il s'apparente à un véritable «traité du social», repensé et actualisé pour
répondre aux défis posés par la crise du travail et celle de l'État social qui en
est la conséquence, dans une société de plus en plus individualisée.
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