La Moitié d’une vie (Half a Life, 2001), traduit pour la première fois en France en 2002, relate la vie de Willie Somerset Chandran, fils d’un brahmane révolté contre le système des castes. Willie quitte l’Inde et sa hiérarchie sociale hermétique pour l’Angleterre. Londres, qu’il croyait être « une féerie de splendeur », le déçoit ; le charme des mondanités et ses premiers succès auprès des femmes ne suffisent pas à lui faire oublier qu’en Angleterre, comme en Inde, il n’est membre d’aucune caste. Ana, jeune métisse dont il tombe amoureux, l’entraîne dans son pays d’origine, une colonie portugaise d’Afrique. Il y découvre l’arrogance des colons, assiste aux premières rébellions des Africains et comprend qu’il risque de ne pas mener sa propre vie, mais « sa vie à elle. » Willie s’abandonnera-t-il à son destin en Afrique ? Fuira-t-il encore une fois ?
Le départ d’un pays colonisé, l’arrivée dans une métropole occidentale, les révoltes contre les empires européens, le déracinement, la solitude sont les grands thèmes de l’œuvre de Naipaul. Les voici réunis dans un seul livre, exploré par un des ses héros archétypiques : un homme chez qui l’enthousiasme du départ laisse place à la déception de l’arrivée, puis finalement se contente de l’amertume de l’exil.
Ce livre paraît concomitamment avec Les Hommes de paille (Les Cahiers rouges).
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