La Métromanie
Un homme d'esprit, de talent et de mérite, s'était diverti pendant deux ou trois ans, au fond de la Bretagne, à nous donner le change en publiant tous les mois, dans les Mercures, des pièces fugitives en vers, sous le nom supposé d'une mademoiselle de Materais de la Vigne.
La mascarade avait parfaitement réussi. Ces pièces ingénieuses et joliment versifiées, en droit par conséquent de plaire déjà par elles-mêmes, ne perdaient rien, comme on peut croire, à se produire sous l'enveloppe d'un sexe dont la seule et charmante idée suffit pour disposer les coeurs à la complaisance, et les esprits à l'admiration. La Sapho supposée fit donc honneur et profit à ces Mercures.
Elle triompha au point que la galanterie bientôt mit pour elle en jeu la plume de plus d'un bel esprit qui vit encore. Ils rimèrent des fadeurs à mademoiselle de Malcrais ; elle de riposter. L'intrigue se noue ; les galants prennent feu de plus en plus.
Tout allait le mieux du monde au gré du public amusé, et la comédie n'était pas pour finir sitôt, si notre poète breton, ayant ri ce qu'il en voulait et désirant jouir de sa gloire à visage découvert, n'eût précipité le dénouement en venant mettre le masque bas à Paris.
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