Définie en 1848 comme science des milieux, la mésologie est née des travaux d'un disciple d'Auguste Comte, le médecin Charles Robin. Sous l'influence de la phénoménologie, elle a été refondée sur d'autres bases au XXe siècle par le naturaliste Jakob von Uexküll précurseur de l'éthologie et de la biosémiotique et par le philosophe Tetsurô Watsuji.
Tous deux - Uexküll au niveau du vivant en général, Watsuji à celui de l'humain en particulier introduisent un double principe : d'une part, dans sa relation à l'environnement, l'être n'est pas un objet, mais un sujet qui interprète activement l'environnement pour en élaborer son milieu propre ; d'autre part, le milieu ne doit pas être confondu avec le donné brut de l'environnement. L'environnement fait l'objet de l'écologie, le milieu celui de la mésologie.
Il y a urgence à réembrayer rationnellement l'existence humaine à l'environnement. À force de s'abstraire du monde-objet qu'il s'est donné par le dualisme, le sujet moderne en vient à risquer de se supprimer lui-même. Il a commencé à le faire en ravageant l'environnement qui fonde son propre milieu. Sans mésologie, notre glorieux Anthropocène pourrait bien être bref...
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