Écrit entre 1943 et 1944 à Porto Rico, El Contemplado
(littéralement Le Contemplé) témoigne surtout
de la fascination qu'exerce l'espace marin sur Pedro
Salinas (1891-1951), poète de la «Génération de 27»
et ami de Federico García Lorca et de Jorge Guillén
entre autres. Si l'un des poèmes se détache («Civitas
Dei») en évoquant l'absurdité de la vie urbaine, le
recueil est majoritairement composé de variations
sur le thème lumineux de la mer, ce qui explique
le choix du titre de la présente traduction : La mer
Lumière. Dans nombre compositions, contemplation
de la mer et contemplation de l'autre, ou de
l'Autre, se conjuguent intimement dans un désir
d'harmonie et de réconciliation entre instant et
éternité. Une analogie entre l'espace marin et le travail
de la création poétique est établie, puisque mer
et poésie sont nommées comme «le fait et le faire
se faisant perpétuels». La mise en présence de la
beauté lumineuse de l'océan, évocation mémorielle
de la Méditerranée depuis l'exil aux Etats-Unis, est
aussi à l'origine du dévoilement identitaire du poète
qui cherche à inscrire son écriture dans une perspective
transgénérationnelle. C'est sur une grande sérénité
que le recueil se clôt avec la variation intitulée
«La lumière sauve» ; le poète y formule son appartenance
à une humanité en marche, et il réitère
l'expression de son ravissement face à la mer, et de
sa quête de la non-mort.
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