« Une série de coups de feu interrompt la discussion. Il y a la guerre, ou il y a eu la guerre, ou… quoi ?… il ne sait pas, là maintenant. Fouiller au fond de sa mémoire est comme plonger sa main dans une boîte, les yeux bandés, sachant qu’elle contient des objets mais sans savoir vraiment lesquels. La guerre a son rôle à jouer, mais peut-être n’est-ce que son grondement régulier qui ne l’a jamais quitté. Peut-être n’est-ce que le battement de son coeur mélancolique. »
Jake approche la soixantaine quand il apprend qu’il est atteint d’Alzheimer. Quelque temps après l’annonce de cette terrible nouvelle, il survole une prison dont il a bâti les plans, et on comprend que son fils y est incarcéré. Très vite, l’existence de cet homme apparaît dans toutes ses zones d’ombre : son amour pour Helen, qu’il épousa, peut-être un peu rapidement, sa relation avec le personnage imposant de sa mère, Sara, qui a survécu à l’Holocauste. Les autres femmes de sa vie, son désir de paternité. Son rapport à la religion.
Très vite, le lecteur s’interroge sur la confiance qu’il peut accorder au récit de Jake, remarquant certaines incohérences, certains mensonges. Mais aussi l’influence sur sa mémoire de tous les récits qui lui ont été livrés… L’ambition même de ce premier roman impressionne : explorer les méandres d’une mémoire qui se défait, des prémisses de la maladie au grand final. Tout en accomplissant cette prouesse, Samantha Harvey plonge le lecteur au coeur de la vie même, de ses intrigues et explore la manière dont la nature fragmentaire du souvenir affecte nos existences.
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