Jake approche la soixantaine quand il apprend qu'il est atteint
d'alzheimer. Quelque temps après l'annonce de cette terrible
nouvelle, il survole une prison dont il a bâti les plans, et on
comprend que son fils y est incarcéré.
Très vite, l'existence de cet homme apparaît dans toutes ses
zones d'ombre : son amour pour Helen, qu'il épousa peut-être
un peu rapidement, sa relation avec le personnage imposant de
sa mère, Sara, qui a survécu à l'Holocauste. Les autres femmes
de sa vie, son désir de paternité. Son rapport à la religion.
Très vite, le lecteur remarque certaines incohérences, certains
mensonges peut-être, au fil du récit de Jake, et il s'interroge
sur la confiance qu'il peut lui accorder.
L'ambition même de ce premier roman impressionne : explorer
les méandres d'une mémoire qui se défait, des prémisses de la
maladie au grand final. Tout en accomplissant cette prouesse,
Samantha Harvey plonge le lecteur au coeur de la vie même,
de ses intrigues et explore la manière dont la nature fragmentaire
du souvenir affecte nos existences.
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