Depuis de nombreuses années, nos dirigeants sont entrés dans l'ère de la repentance. Ils multiplient les excuses au sujet de notre histoire. Mais n'est-ce pas accorder au passé un poids démesuré ?
Justifiée ou non, une mémoire coupable envahit la sphère publique. Ainsi, en 2020, les Français ont été amenés à se demander si Napoléon était un grand homme ou un tyran ; un mois plus tôt, à se positionner sur la guerre d'Algérie ; un mois plus tard, sur le génocide rwandais.
Depuis près de vingt ans, nos présidents présentent les excuses de la France à propos de Vichy ou de la Shoah, de l'Algérie ou de la colonisation, qualifiée par Emmanuel Macron de « crime contre l'humanité ».
À l'inverse de l'Europe du siècle dernier, ou de l'Asie actuelle, focalisées sur l'avenir, nos regards sont désormais tournés vers un passé que l'on cherche à modifier. De même qu'un criminel doit payer pour ce qu'il a fait, un peuple devrait payer pour ses crimes passés. Mais comment ?
En s'interrogeant sur cette dérive, Maroun Eddé nous invite à réfléchir à l'idée même de réparation de l'histoire, et nous met en garde contre le danger de s'enfermer dans cette spirale de la culpabilisation et de la victimisation réciproques qui fragilise nos sociétés, au détriment de leur avenir.
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