Les quatre-vingts articles de ce recueil, essentiellement
parus dans Les Annales politiques et littéraires
et dans Vendredi, donnent la vision de Bost
du cinéma des années 1930, au moment où ce
dernier devient une composante majeure de la
culture de masse. Au fond de lui, il souhaite que
le septième art devienne un grand art, tout court.
Extraits de la préface de Bertrand Tavernier
«A commencer par le style qui est ici fort,
ramassé, clair. Bost aime la langue française et
s'en sert admirablement. La construction des
phrases, le vocabulaire, cette manière de rendre
une pensée évidente et précise, sans acrobatie
verbale, procurent une sorte de jubilation et
pourraient servir d'exemple - et faire honte - à
nombre de folliculaires contemporains. Un style,
une pensée, exempts de toute perfidie, de toute
rancoeur. [...] Plusieurs articles sont prémonitoires.
Tous ceux qui touchent à la censure, aux
films invisibles. Il suffit de remplacer certains
termes pour se retrouver en pleine actualité. S'il
souligne la très grande qualité de certains films
français, il déplore la terrible médiocrité de la
production moyenne : "Des oeuvres bâclées, faites
sans intelligence et sans goût, une extrême vulgarité
dans le choix des sujets, une maladresse
insultante dans la conduite des acteurs." [...]
Pour Bost, critiquer, c'est explorer, essayer de
comprendre, en se trompant parfois, en tâtonnant.
Les films sont présumés innocents et il lui
arrive de défendre ou de trouver des qualités à
une oeuvre d'un cinéaste qui jusque-là ne l'a
guère impressionné...»
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