Les Éditions Joëlle Losfeld inaugurent, avec La marche au canon et
Je suis un monstre, la publication des inédits et des introuvables
de Jean Meckert, alias Jean Amila.
«On votait pour la paix, on payait pour la guerre. Partout les innocents,
enfournés par wagons, roulaient dans les nuits calmes. Et ceux qui
pleuraient le faisaient en silence.»
Inhumain. C'est l'adjectif qui revient le plus souvent à l'esprit lorsqu'on
lit ce texte. La marche au canon, c'est la lente dégradation de l'honneur,
la guerre que l'on fait à coups de canons (celui qui tue et celui que l'on
boit pour oublier les atrocités).
Le narrateur n'est pas né pour être un héros. Très vite, il se rend
compte que tous les militaires, les non-gradés, ne sont bons qu'à faire
de la chair à canon pour ceux qui gouvernent, pour les patrons. Ils
essaient d'oublier, à coups de mauvaises plaisanteries mais la réalité
est là qui leur colle aux basques.
C'est l'horreur de la guerre, écrite avec sobriété, mais où la cruauté des
faits emplit le lecteur d'une mélancolie infinie.
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