Après avoir détruit sa maison/oeuvre/laboratoire en céramique blanche de Garches, Jean-Pierre Raynaud a exposé au CAPC-musée d'Art contemporain de Bordeaux les gravats, telles des reliques, dans des poubelles métalliques en usage dans les blocs opératoires. Pour lui, en effet, l'oeuvre d'art est un but et son unique raison d'être. « Le but n'est pas de faire des oeuvres d'art, il est de vivre l'oeuvre d'art comme un but ». « En 23 ans, la maison a connu cinq stades successifs. Et je tenais beaucoup à en assurer moi-même les métamorphoses. Quand j'ai pris conscience, en 1988, qu'elle était réellement terminée, cela a été un choc terrible, comme l'aboutissement d'une recherche, la fin d'une vie. Je n'ai pas voulu accepter que ma relation avec elle prenne fin, aussi, durant quatre ans, j'ai réfléchi sur le sens de cette " oeuvre " qui m'échouait comme si je devais en être le gardien jusqu'à ma mort. J'ai réalisé qu'étant unique elle méritait plus d'audace et d'égard que cette architecture parfaite, figée qu'elle était devenue - ce qui est le propre des objets d'art -, il me fallait lui faire subir un sort exceptionnel, digne d'elle. Je décidai de la métamorphoser, de l'emporter ailleurs, de lui faire vivre une expérience absolue. Pour cela, elle devait se soumettre à une ultime transformation : la démolition ». Jean-Pierre Raynaud, 1993.
Ce livre retrace l'histoire de la Maison, de sa construction à sa destruction. Il est accompagné du film de Michelle Porte, La maison de Jean-Pierre Raynaud (33 min).
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