La conservation patrimoniale aurait-elle pour finalité secrète de nous préparer à des situations post-catastrophiques ? Des Japonais ont construit le plus grand musée de la copie. La plupart des oeuvres du Louvre y sont rassemblées : la culture occidentale est prise en otage pour la protéger d'un péril possible. Rien n'échappe plus au contrôle mondial du patrimoine. La transmission est si bien organisée qu'elle ne peut plus être imprévisible ou accidentelle. Le destin de toute société est-il de se contempler dans le miroir d'un passé toujours revisité ? Le devoir de mémoire nous impose la chasse à l'oubli. En ne se mesurant plus qu'à elle-même, la logique de la conservation patrimoniale ne risque-t-elle pas d'actualiser un passé si présent qu'il n'a déjà plus de futur ?
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