La lune vient d'Asie
Que ceux qui croient que la littérature doit être optimiste, consolante et transparente, adoucir la rudesse de la vie et tendre à son lecteur un miroir apaisant, ne pas brûler mais dispenser une tiédeur rassurante, évitent à tout prix ce roman de Walter Campos de Carvalho. Le personnage qu'il y a enfermé a décidé de dire son fait au monde qui l'entoure, et peu lui importe que ce soit derrière les murs d'un hôtel qui a tout d'un asile de fous : il vitupère, s'indigne, délire, accuse, raille, provoque et malmène les conventions en nous racontant sa vie imaginaire et ses voyages insensés.
Derrière la farce et les excès d'une excitante inventivité, l'auteur brésilien, qu'on a souvent comparé à Jarry, s'en prend aux ravages nés de la furie de l'Homme incapable de vivre en paix.
La parole du fou qui au lever du soleil préfère celui de la lune est peut-être plus obscure que celle du commun des mortels. Sa douloureuse beauté n'en éclate que plus fort.
« Un grand romancier brésilien, créateur d'un monde unique, fantastique et terrible ; un grand romancier qui touche du doigt les frontières de la vie et celles de l'homme. »
Jorge Amado
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