À la suite de la désastreuse guerre
de 1870, la Moselle a été annexée
à l'Allemagne. Elle est devenue
alors la Lorraine et a été
associée à l'Alsace dans le cadre de l'Alsace-Lorraine.
Les Mosellans ont subi l'annexion.
Ceux qui ont refusé de devenir Allemands,
ont opté pour la France et quitté le pays. La
majorité des autres a du s'adapter aux faits
accomplis : apprendre l'allemand à l'école
et, pour les jeunes gens, porter le casque
à pointe dans l'armée du Kaiser. Dans leur
coeur ils gardaient le souvenir de la France et
vivaient dans l'attente de son retour, tout en
bénéficiant des aspects positifs de la présence
allemande : législation sociale avancée,
urbanisme moderne, progrès économiques,
paix civile et religieuse.
Pour résister à la germanisation, les Mosellans
ont développé leur propre identité,
comme le souligne cette formule de l'époque
: «Français ne peux, Allemand ne veux,
Lorrain je suis». C'était pour eux le moyen
de se distinguer des Allemands immigrés
qui s'étaient installés dans le pays conquis,
principalement à Metz. Du côté allemand,
ce que l'on appelait la marche de l'Ouest de
l'Empire était un glacis militaire défendu
par la place forte de Metz, la plus moderne
de toute l'Europe.
Cette première annexion a duré près d'une
demi-siècle. Elle a laissé des traces dans la
législation, un patrimoine de bâtiments
publics et privés que l'on redécouvre
aujourd'hui et une empreinte sur les mentalités
et les comportements.
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