La loi sur le divan
Est-il raisonnable que la loi interdise les téléphones portables dans l'enceinte scolaire ? Inscrire la règle d'or budgétaire dans la Constitution nous permettrait-il de réduire à néant le déficit public ?
La loi contribue-t-elle à diminuer la criminalité ?
Proportionner le nombre d'amendements à l'importance des groupes parlementaires est-elle une bonne idée ?
Un rapport de 400 pages et une directive européenne sur les toilettes étaient-ils nécessaires pour réduire la consommation d'eau ?
Nous ne cessons de brocarder la loi et pourtant, nous ne cessons de nous en « goinfrer ». Il existe aujourd'hui plus de 100 000 lois. La plus longue comporte 509 articles. La plus volumineuse occupe 200 pages au Journal officiel de la République française. La complexité du droit est devenue telle qu'elle conduit à parler d'un droit « d'affichage », « mou », et maintenant « gazeux ».
Le travail du législateur interroge chacun ; la loi fait débat dans notre société. Car derrière ces symptômes, elle est l'expression de nos névroses, perversités et psychoses collectives.
Il était temps que la loi prenne place sur le divan.
C'est chose faite !
La loi sur le divan est une lecture croisée du droit et de la psychanalyse, opérée à partir de nos situations réelles, de romans, du cinéma, de nos modes d'alimentation ou bien encore de nos pratiques sportives.
Il s'agit de comprendre les ressorts et les travers de cette production législative, mais aussi et surtout, les moyens d'en sortir : l'analyse n'est pas un procès sans fin.
Aussi, en lieu et place des tentatives d'encadrement de la parole, ne convient-il pas de la restaurer dans toute sa plénitude et d'envisager une limitation des domaines de la loi ?
C'est à cette condition que la loi en sortira apaisée.
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