La mondialisation et le développement des réseaux d'information
bouleversent à ce point nos codes de communication,
notre langage et notre littérature que nous oublions que le
XIXe siècle, avec le brutal essor de la presse, fut plongé dans un
bouleversement comparable.
Le présent essai revient sur la naissance de cette civilisation
du journal qui entraîna la France dans l'ère médiatique. Paradoxalement,
la littérature se trouve au coeur de ce changement :
alors qu'elle semble submergée par le nouveau régime communicationnel,
elle constitue en effet le seul réservoir de formes
poétiques disponible pour inventer l'écriture journalistique.
Nourris par la matrice littéraire et informés par les exigences
médiatiques, de nouveaux genres apparaissent alors dans les
quotidiens, tels la chronique, le reportage, l'interview...
Or ces genres manifestent un nouveau rapport au réel, à la
fiction, à l'écriture de soi. La première révolution médiatique
est donc également à l'origine de la plupart des grandes mutations
littéraires du XIXe siècle, depuis l'invention du réalisme
jusqu'à la naissance d'une poésie du quotidien.
Dans notre environnement médiatique, cet essai témoigne
de la capacité de la littérature à se réinventer.
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