La liberté académique de A à Z

La liberté académique de A à Z

La liberté académique est consubstantielle à toute notion d'université définie comme le lieu d'échange libre des idées où s'acquière la liberté de pensée. Si l'on admet en outre que ce type d'université est indispensable dans tout État pour favoriser l'apprentissage, la promotion et la défense des libertés d'opinion et d'expression, alors la liberté académique est nécessaire à toute démocratie libérale.

Dans ce contexte, il n'est pas étonnant que les universitaires, bénéficiaires de la liberté académique, soient parmi les premiers, au même titre que les journalistes, à être muselés dans les régimes démocratiques vacillants. Les exemples turcs et hongrois sont à ce titre probants.

La liberté académique est-elle pour autant à l'abri de toute menace dans les sociétés démocratiques en apparence les plus solides et, en particulier, en France ? Il n'en est rien. Le principal écueil que connaît la France est le peu de reconnaissance que son système juridique accorde à la liberté académique. Dans ces conditions, il n'est pas étonnant que les universitaires français voient leur liberté académique entravée de diverses manières, que ce soit en raison des revendications étudiantes à l'origine des pratiques de « cancel culture », des polémiques nées de l'« islamo-gauchisme » ou encore des réformes successives du statut des universitaires qui conduisent à entraver leur indépendance.

La liberté académique et les menaces auxquelles elle fait face renvoient, on le voit, à des notions qui sont parfois mal ou peu définies. Ce flou justifie qu'un lexique soit consacré à la liberté académique afin de permettre au lecteur d'appréhender au mieux un concept central pour l'université et, partant, pour la démocratie libérale.