La langue de Retz offre un champ d'étude aussi vaste que celui de sa vie mouvementée, de ses idées ou de son style. Au XVIIe siècle, le français n'était pas encore fixé. Une grande diversité s'était instaurée en ce qui concerne la ponctuation, l'orthographe, la grammaire ou le vocabulaire. Les deux premières n'ont pas fait jusqu'ici l'objet de recherches suffisamment approfondies dans les oeuvres du Cardinal, à partir des originaux, et d'un point de vue diachronique. Le manuscrit autographe de ses Mémoires est resté trop longtemps dans l'ombre. S'agissant de la grammaire et du vocabulaire, il était nécessaire de les considérer également dans une perspective historique et comparative, par rapport aux pratiques des écrivains d'alors, ainsi qu'aux réflexions des grammairiens et des critiques de l'époque. À la différence des Remarques grammaticales d'A. Régnier, au T. X de l'édition des G.E.R, qui ne juge la langue de l'auteur qu'au regard du français actuel, une telle optique permet d'apprécier véritablement l'originalité de Retz sur le plan linguistique. Elle révèle en quoi, à certains égards, il est encore tributaire du XVIe siècle, tandis qu'à d'autres, il s'en écarte pour accéder, bien mieux que la plupart de ses contemporains, à la modernité du classicisme.
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