La Laïcité, mère porteuse de l'islam ?
Le choc des civilisations serait-il en train de se produire ? L'actualité retentit des échos de l'affrontement entre islam et Occident : contrecoups des décolonisations, guerres pour le pétrole, guerres contre le terrorisme, islamisation, communautarisation et revendications religieuses, et autres attentats islamistes affolent une France ballottée dans la marche inexorable du Progrès.
Difficile cependant d'établir de toute autorité qu'islam et Occident seraient voués par nature à la guerre, car entre ces deux-là, c'est plutôt le registre du « je t'aime, moi non plus ». L'Occident a en effet depuis deux siècles les yeux de chimène pour un islam dont il exploite sans vergogne les richesses pétrolières et gazières, le fanatisme religieux et militaire, les logiques de soumission à l'autorité et le potentiel électoral. Tandis que l'irruption d'un Occident moderne et conquérant en terre d'islam a forcé celui-ci à se redéfinir dans une dialectique de ressentiment, d'émulation progressiste et de réformisme fondamentaliste qui en a transformé le visage.
Les dynamiques des amis-ennemis sont étroitement imbriquées, a fortiori lorsque ce sont les mêmes intérêts politiques et financiers qui tirent parti des jeux d'alliance et d'affrontement.
L'imbrication est plus profonde encore : la redéfinition de l'Occident postmoderne issu des Lumières, son rejet du christianisme pour une Laïcité relativiste, lui ont fait trouver dans l'islam un allié, et bien plus, un cousin. « Hyperlibres » et « hypersoumis » ont beau s'opposer formellement, ils ne s'en rejoignent pas moins dans la persécution antichrétienne et les espérances qui les animent d'un monde enfin libéré du mal et soumis à la seule autorité des hommes, qu'ils soient « émancipés » ou se réclamant de la « loi de dieu ».
Dans ce théâtre d'ombres, les jeux semblent cependant faits d'avance : on donne sa vie pour le paradis. La donne-t-on pour un écran plat ? La Laïcité nourrit ainsi un islam qui sera sa Némésis, sa punition.
Les chrétiens, ou ce qu'il en reste, sont pris en étau : ce sont eux les premières victimes du « choc », en Orient comme en Occident. Serait-ce parce qu'ils sont les seuls à pouvoir le désamorcer ?
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