La jalousie n'est pas un monstre et, si elle
avait les yeux verts, ce seraient ceux,
magnifiques, d'Ava Gardner. Ce n'est pas
une fantaisie ombrageuse et chagrine,
une passion cruelle et petite, le symptôme
d'une estime de soi défaillante. Et
pourtant, c'est ainsi, par le blâme et le
mépris, que tant de moralistes en ont parlé.
Tous ceux et celles qui l'ont éprouvée
savent très bien que la jalousie n'est pas
infime et étriquée, délirante et ridicule.
Mais il faudrait en penser tout le mal
possible. Il faudrait la soigner, l'éradiquer,
la répudier et, surtout, ne jamais
l'admettre. La jalousie est une passion
inavouable.
Que faire alors ? Continuer à taire ce
sentiment parce qu'il n'est pas «politiquement
correct» ? Ou bien, à l'instar
des héroïnes de la tragédie grecque, le
revendiquer comme une attente de réciprocité
? Rendue à son histoire, la jalousie
révèle la nature intense et inquiète
de l'amour, qui est désir de désir.
Il ne faut pas avoir honte d'aimer.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.