"On connaît fort mal en France l’histoire de l’avènement au trône et du règne de Louis Bonaparte en Hollande, et cette ignorance s’explique par la nécessité de recourir, pour traiter ce sujet d’une manière impartiale et complète, aux sources hollandaises, que trop peu d’écrivains français sont en état de consulter. C’est dans l’espoir de combler en partie cette lacune que, mettant à profit des circonstances particulières de séjour et de position, nous osons présenter à nos lecteurs les résultats obtenus par une comparaison attentive des documents écrits dans les deux langues...L’histoire de Louis Bonaparte laisse dans l’esprit de ceux qui l’étudient une impression très mélancolique. Napoléon fut bien dur envers son frère ; il s’en servit au gré de son ambition et de son orgueil comme d’un instrument que l’on brise dès que l’on croit n’en avoir plus besoin. Il ne faut pas chercher à pallier la conduite de l’empereur en lui donnant pour excuse les entraînements du patriotisme et de la politique. L’honneur de la France n’avait rien à gagner dans la violation d’une parole solennellement donnée à plusieurs reprises à la face de l’Europe. Quant à la politique, l’annexion de la Hollande fut une faute, une très lourde faute. D’un pays allié, elle fit un pays ennemi, et dont l’inimitié nous fut bien funeste à l’heure des grands revers. Elle détermina le triomphe du parti anti-français en Russie, elle acheva d’inquiéter l’Europe entière, alliée ou neutre, en démontrant avec la dernière évidence qu’il n’y avait pas une couronne, pas une nation qui pût se croire à l’abri de l’arbitraire impérial. A tous les points de vue donc, à celui de la morale comme à celui de la politique, nos sympathies sont pour le roi dépossédé contre celui qui l’a détrôné."
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