Montségur, le 16 mars 1244.
Hugues des Arcis hocha la tête. Il adopta un ton aussi neutre que possible pour déclarer à haute et intelligible voix : "Je prends ce jour possession du castrum de Montségur au nom du roi et de l'Église. Selon les termes de la reddition, les hérétiques..." Il s'arrêta net et lança un regard vers les Bons Chrétiens... "seront brûlés vifs au pied de la montagne et passeront dans... le... feu du Tartare !" Il reprit sa respiration et parut un instant supplier Pierre-Roger de Mirepoix : "Est-il possible, monseigneur" , fit-il en baissant la voix, "de croire que certains d'entre eux vont abjurer ?"
Pierre-Roger haussa les épaules, dédaigneux :
"Non."
Qu'espérait le sénéchal ? Quelques abjurations qui eussent soulagé sa conscience ? Quelques vies arrachées à la mort ? Sans doute. Comme à regrets, il enchaîna :
"En ce cas, ils vont mourir...
- Ils le savent.
- Leurs âmes n'auront plus de paix.
- Bien plus que la vôtre. »
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