Tout part d'un changement d'heure, et d'une confrontation insolite, dans un couloir de la prison de la Santé.
Perturbé par cet arrangement des hommes avec le temps, un groupe de rats remontant un soir des sous-sols est surpris par des surveillants s'apprêtant à prendre leur poste. Détenus, personnels, fantômes de la nuit ou du passé, qui sont les véritables maîtres de la prison ?
Ce fait divers minuscule, visiblement vécu, devient le prétexte à dérouler quelques scènes du quotidien carcéral parfois dérisoires, parfois cruelles, parfois poignantes.
De courtes histoires, presque des instantanés. Une succession de portraits. Morceaux de vie. Avec une écriture resserrée et dans un style très pur en évitant toujours le misérabilisme, Sylvie Dazy entraîne le lecteur dans sa découverte raisonnable de la situation observée. C'est ce qui fait la valeur exemplaire de ce récit qui, sous des allures de roman, alerte la panoplie des sentiments sans jamais céder à la tentation de l'explicatif.
On a parfois l'impression d'une relation quasi clinique. Sociologique, oserait-on dire. Mais c'est, paradoxalement, dans cette retenue et cette maîtrise du verbe que l'émotion vient au lecteur.
Le plus souvent à fleur de peau mais sans rien en laisser paraître, c'est à une expérience en souffrance et à une écriture pareille que l'auteur nous convie, sans que soient écartés l'humour ou la tendresse.
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