Ce livre examine les liens entre guerre, pacification, et pouvoir colonial à partir d'une anthropologie historique de la conquête française du Soudan occidental à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Tout en contribuant à une histoire critique de cette conquête, il pose des questions d'ordre plus général sur les guerres asymétriques et le concept de pacification.
Le recours à la guerre des conquérants français et des combattants africains sert de fil conducteur à cet ouvrage. La question du choix de la guerre ou d'une avancée progressive utilisant des moyens plus ou moins pacifiques se posait de façon récurrente dans les milieux politique et militaire français. Leurs adversaires africains furent confrontés à un rapport de force qu'ils n'avaient pas voulu mais qu'ils ont souvent entretenu, pensant qu'ils pourraient vaincre malgré la disparité militaire entre les adversaires.
Les méthodes et objectifs de la pacification n'étaient pas fondamentalement différents de ceux de la conquête. La pacification s'inspira en particulier de « la méthode Gallieni » et introduisit le nouveau concept d'apprivoisement repris par la suite dans d'autres territoires coloniaux. Le rapport de guerre, qui se poursuivit dans la pacification, constitua l'événement fondateur et le principe organisateur de la société coloniale.
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