Deux acteurs initiaux : une France sûre de son identité nationale et de sa place en Europe et une Prusse ambitieuse, confiante dans son armée et brûlant de réaliser l'unité politique de l'espace allemand. Le conflit débute entre deux Etats et s'achève entre deux nations : une France vaincue, diminuée et humiliée, une Allemagne nouvelle, victorieuse, s'affirmant en Europe et bientôt dans le monde.
Les événements militaires se sont déroulés exclusivement sur le sol français. Conduite par Moltke, l'armée prusso-allemande remporte des victoires éclatantes. Elle mène une guerre de mouvement jusqu'à Orléans, Tours, Dijon, Le Mans, Rouen. Elle assiège Metz, Paris, Belfort. Après cent trente-deux jours de blocus, Paris capitule, vaincu par la famine et la puissance du feu adverse.
Pourquoi la France a-t-elle été battue ? Pourquoi l'Allemagne a-t-elle gagné ? Difficiles questions auxquelles un recul suffisant et un examen serré des sources permettent d'apporter des réponses plus nuancées que celles des contemporains.
Jusqu'en 1914, 1870 est restée la guerre par excellence, celle qui a fourni les références et influencé les comportements. Les Français sont émus par l'héroïsme des cuirassiers de Reichshoffen, ils détestent les Prussiens coiffés de casques à pointe, les sinistres uhlans et le traître Bazaine ; ils rêvent de la revanche pour reprendre l'Alsace-Lorraine. Les Allemands sont fiers des victoires «inoubliables» de Saint-Privat et de Sedan. Ils idéalisent Bismarck, Moltke et Guillaume Ier, les héros fondateurs. Au cœur de l'Allemagne nouvelle est installé un pouvoir militaire incontrôlé, puissance redoutable qui se prétend le garant des intérêts du Reich. La victoire allemande de 1870 est comme la matrice des deux guerres mondiales.
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