Je relis André Frénaud. Assurément, il coule beaucoup de vin en ces pages. Notamment dans les trois premiers livres (Il n'y a pas de paradis, Les Rois mages, La Sainte Face) où il affleure dans maints poèmes, tenu dans l'ombre de la voix, prêt à faire irruption, à épouser la chair des mots... Profitant - à moins qu'il ne le génère, comme s'il s'agissait d'un autoportrait en creux - d'un étrange dédoublement, avec la présence de l'Autre (Il) dans le miroir. Cet autre à qui s'adressent au soir les ivrognes, en leur grande solitude, amusant en même temps qu'apeurant les enfants, attirés par cette déroute de propos à bâtons rompus avec le vide. Que saura-t-on de lui, sinon qu'il ressemble comme deux gouttes d'eau au poète ? Qui plus est :
Il mâche avec mes dents.
Il boit plus que ma part.
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