Idée séduisante après les crimes massifs du XXe siècle,
la justice internationale ne trouve pas de légitimité théorique,
en tout cas au regard de nos propres références.
Faire justice, est-ce toujours prioritaire pour restaurer
le vivre-ensemble après une catastrophe ?
Pouvons-nous imposer à tous les peuples la même hiérarchie
des malheurs et la même hiérarchie des priorités ?
Aucune justice ne peut s'exercer sans la reconnaissance.
Il faudrait donc, auparavant, convaincre.
Peut-on juger de loin et hors contexte ?
Peut-on faire si bon marché de l'autorité politique, en
plaçant directement les citoyens sous une loi mondiale ?
La loi naturelle, qui préside à la justice internationale,
peut-elle s'instaurer en loi positive ? Et, dans ce cas, dans
quel recoin peut encore se loger l'esprit d'Antigone ?
La justice internationale ne pourra exister que sous un
gouvernement mondial. Elle porte en elle la tare rédhibitoire
de l'uniformité et du despotisme.
En invoquant Montesquieu, Grotius, Kant, on défendra
ici, face aux crimes d'État, la guerre d'ingérence comme
décision politique.
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