Ce livre retrace la trajectoire des politiques culturelles des villes depuis la création du ministère des Affaires culturelles jusqu'aux années 2020. En suivant le fil rouge de la coopération entre l'État et les collectivités, il met à jour le dilemme structurel du gouvernement d'un domaine d'action publique toujours en tension entre l'affirmation d'une culture d'excellence et les demandes de reconnaissance d'expressions relevant des cultures populaires.
La gouvernance se déploie en trois régimes d'action publique successifs. La décentralisation culturelle (1960-1980) jette les bases d'une grammaire politique partenariale État-villes bien avant que n'intervienne la réforme de décentralisation des compétences de 1982-1983. Les villes s'engagent alors sur la voie de la territorialisation des politiques publiques, épaulées par leurs puissantes ressources financières et la professionnalisation de leurs cadres (1980-2000). Depuis le début du XXIe siècle, l'emprise des références intellectuelles puisées dans la mondialisation telles que l'économie politique culturelle, la ville créative, les droits culturels, entraîne une métropolisation de la culture.
Bien que les grandes villes soient aujourd'hui confortées dans leur rôle de centres de commandement culturel, le principe de coopération qui avait assuré leur dynamisme est désormais à bout de souffle. Face aux crises (financière, sanitaire) que traverse la société, la tentative de le régénéter via les récentes réformes législatives ne semble pas en mesure de le restaurer ni d'inventer un nouveau modèle de politique culturelle.
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