Ce récit relate une immersion sur les bords de la Loire armoricaine, entre Angers et Nantes ; dans les coulisses du grand fleuve, celles des îles et des îlots de sable. L'occasion pour Gwenaëlle Abolivier d'observer la façon dont toute cette eau douce agit sur son imaginaire et de parcourir les territoires de lisières et de marges qui avaient les faveurs de Louis Poirier, alias Julien Gracq. En résidence dans la maison qui fut celle de l'écrivain, elle sonde aussi ce qui participe au génie du lieu et donne la parole à celles et ceux qui ont partagé son quotidien. Ainsi La Forme du fleuve est à la fois une navigation sur le motif, une descente dans la mémoire du fleuve ainsi qu'une composition de fragments poétiques et documentaires dans les pas d'un des plus grands écrivains français.
Face à cette infinie variation de vert, la vie buissonnière me colonise et inonde mon esprit de ce désir inépuisable de voir et de revoir, comme un visage aimé, de regarder et d'écouter à nouveau le Grand Dehors, où les hirondelles, les grandes aigrettes, les cormorans, les canards sauvages, les grèbes, les cygnes chanteurs sont là, sans rien attendre de personne, constamment en mouvement, soulevés par le vent en bourrasques ; la lumière de fin d'été, les nuages qui avancent, la vie tout entière qui palpite. C'est une joie ancienne où se mêle un sentiment primitif d'appartenir à un monde plus vaste qui se noue à l'étonnement jamais rassasié de découvrir un nouveau territoire. J'écris, note, enregistre, colle, à mesure que j'arpente à pied ou à vélo les berges du grand fleuve.
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