La formation des bandes
Les jeunes en bande ont tout pour déplaire. Décrits comme agressifs, hostiles, violents, ils incarnent une dangerosité de proximité. C'est à travers leurs « affrontements », leurs « agressions gratuites », leurs « trafics », leurs défoulements émeutiers, leurs penchants sexistes ou homophobes, que les bandes alimentent l'actualité journalistique. La place qu'elles occupent dans les médias est indissociable des prédations qu'elles commettent ou qui leur sont imputées.
Au delà des faits-divers, cette réalité pose de nombreuses questions : qu'est-ce qu'une bande ? Comment se forment-elles ? Peut-on les mesurer ? Quelles évolutions ? Qui attirent-elles ? Pourquoi ? Comment fonctionnent-elles ? Quelles places y occupent les transgressions ou les comportements violents ? Que disent ces groupes des évolutions de notre société ? C'est à l'ensemble de ces questions qu'est dédié cet ouvrage qui est le fruit d'une longue recherche de terrain menée dans une « zone urbaine sensible » de la région parisienne.
L'auteur s'est attaché à comprendre ce phénomène à la fois ancien et en constante mutation. La société change, les bandes aussi. Il y a un demi-siècle, leur ampleur et leur durée de vie étaient limitées par le service militaire et, surtout, par le plein emploi. L'école ne conditionnait pas autant les destins sociaux et les territoires ouvriers n'étaient pas imprégnés par le « bizness ». Aujourd'hui, le public des bandes, essentiellement masculin, se construit principalement dans trois scènes sociales : la famille, l'école et la rue.
Trois univers liés entre eux, analysés de l'intérieur, afin d'appréhender la « pertinence » des bandes pour ceux qui les forment, la recomposition des liens sociaux qu'elles imposent et leur poids dans le quotidien de ceux qui les côtoient
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