Il s'agit ici de remettre au jour la fondation occultée du Premier Colloque de Bonneval. Celui où fut posé, en 1942, la nécessité d'élaborer une Histoire naturelle de la folie inséparable d'une conception forte de la Liberté, en un temps où celle-ci était bafouée, et où les malades internés vivaient une détresse amplifiée.
Autour d'Henri Ey, une poignée de soignants soutenait publiquement l'exigence du retour à une prise en charge humaniste et à une théorie restaurant une vision globale des troubles psychiatriques qui rétablisse la prise en considération de la Personne. Un mouvement théorique et critique était né qui engendrera, à la Libération, une profonde réforme des Institutions et un rebondissement de la Clinique et des Pratiques répondant à «l'appel de tous ceux qui attendaient que quelque chose se produise».
L'impulsion donnée en 42 se poursuivit pour culminer - après ceux sur Les rapports de la Neurologie et de la Psychiatrie, sur Le problème de la Psychogenèse des névroses et des psychoses, etc., - dans le grand Colloque oecuménique de 1960 sur L'Inconscient où s'exprimèrent les diverses sensibilités de la psychiatrie vivante.
Comme le dira Lacan, rendant hommage à Ey au cours de l'une de ces grandes rencontres: «Celui qui se plait à réunir des esprits formés par l'amour de l'homme, admirera aussi que chacun y rencontre sa cohérence avec soi-même...»
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