Nom : Bourcier. Prénom : François.
Qualité : poilus. Avec un s. Car il les
incarne tous, ces jeunes hommes
partis la fleur au fusil dans la tiédeur
de l'été 1914. Il raconte leur histoire,
le front, les tranchées. Il est la voix
des anonymes broyés par la machine de guerre. Il fait
ressentir la peur physique de ces garçons, «puceaux
de l'horreur comme on peut l'être de la volupté».
Certains s'égarent dans la folie, d'autres trouvent
refuge dans la prière, d'autres encore fuient dans
l'alcool. Les blessés qu'on en vient à envier, les
mutilations volontaires, les fusillés pour l'exemple... Il
montre la déshumanisation au quotidien. «La guerre,
elle ne m'a pas tué, elle a tué l'homme en moi.»
Alain Guyard a consacré trois ans à élaborer ce texte
à partir de chroniques et de témoignages, avec le
même souci d'authenticité que dans «Lettres de délation»
et «Résister c'est exister», déjà interprétés par
François Bourcier. On retrouve le jeu bouleversant
du comédien. Le propos est rythmé, pas d'accessoires
superflus mais une utilisation d'infimes détails qui
lui donnent tour à tour le visage de tous les poilus
pour une magistrale leçon d'histoire.
Françoise Josse, Le Journal du dimanche
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