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Pourquoi implante-t-on aujourd'hui de minuscules électrodes dans le cerveau de certains “obsessionnels-compulsifs ” ? Qu'est-il arrivé à la “névrose obsessionnelle” inventée par Freud ? Où donc est passé le vieux “surmoi” ? Questions étranges, parce qu'elles semblent monter en épingle un épisode infime de l’histoire de la psychiatrie, loin des graves soucis des philosophes pour la folie. Au contraire : elles se tiennent au ras des souffrances secrètes d'un nombre immense de gens normaux, mais angoissés, portés à douter de tout, l'esprit traversé par des obsessions bizarres, et dont la vie est gâchée par de petits rituels dérisoires (vérification, symétrie, etc.). La réponse se déploie entre deux récits de cure psychanalytique, livrés avec une exceptionnelle richesse de détails : celle d'un patient de Freud, l'Homme aux rats, en 1907, à Vienne, et celle d'un de nos contemporains, Paramord. On y découvre combien devoir assumer subjectivement certains actes (sexuels mais pas seulement) peut devenir un supplice horrible. On y découvre aussi combien la contrainte à agir et à être soi-même aura été une pierre de touche de l'identité de l'individu dans la modernité.