La fin est double et donc duplice : but poursuivi (télos) et achèvement (terminus),
césure. En surimpression dans notre langue à la faveur d'une homophonie, la
faim projette sa hantise, comme le Cri de Munch, sur le spectaculaire diorama
de l'époque. La fin épuiserait la faim.
On se demande comment ça pourrait finir. Nombre de scenarii envisagent les
derniers jours, le dernier homme. Il n'est pas impossible d'imaginer une fin
par atélie et par hypertélie associées. L'atélie, c'est quand les fins professées
«dernières» par l'économie-monde partent en fumée comme le «supplément
d'âme» ou les fameuses «valeurs» épuisées d'entrechocs, de mépris et
d'anorexie, et que reste seule, mise à nu par ses célibataires, la machine infernale
production-consommation, qui ne se soucie bientôt plus de ses alibis. L'hypertélie
(qui causa, nous dit la vulgarisation scientifique, la mort de gigantesques
mammifères il y a des millions d'années), c'est quand le prédateur surdimensionné
avale la «nature» et écrase la terre : la créature terrestre s'immortalise en
s'émondant avec son génie génétique et ses prothèses.
La fin, ou sens, réserve à la pensée son secret difficile à instruire à chaque grand
âge, dans une proportion d'or de fini et d'infini - comme le formule Pascal
dans son énigme : «l'homme passe infiniment homme». Comment faire proportion
par les temps qui courent ?
L'alliance radicale de la pensée poétique et de la pensée écologique s'exerce aux
paradoxes d'une telle proportion. On en trouve des esquisses dans le présent
essai, études et lectures.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.