«Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c'était
le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand
il rasait le sol, c'était le vent dans les buissons et les hautes herbes,
mais ce n'était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur
d'homme, c'était le vent dans les champs de maïs. Il possédait si bien
les sonorités de la pluie que l'on se faisait abuser sans cesse, cependant,
on l'écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle
tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n'était toujours
pas la pluie.
Mais lorsque la terre répondait à l'unisson d'un rugissement profond,
luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour
de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi,
alors c'était bien la pluie. C'était comme de retrouver la mer après
en avoir été longtemps privé, comme l'étreinte d'un amant.»
Le travail d'Alain Gnaedig, un des plus éminents traducteurs des
langues scandinaves, mais aussi l'auteur d'une nouvelle traduction
de Dickens, rend enfin tout son éclat à la prose de Karen Blixen,
en proposant au lecteur français une traduction fidèle de l'original
danois de La ferme africaine, un des titres les plus populaires de
la littérature du vingtième siècle.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.