Parmi le grand nombre de «racconti» dont Tommaso Landolfi est l'auteur, ceux qui composent ce volume offrent au lecteur les diverses facettes d'une œuvre qu'André Pieyre de Mandiargues, qui présente le choix, tient pour «la plus originale et la plus séduisante de la littérature italienne de notre époque».
Si on a pu inscrire l'œuvre de Landolfi dans la catégorie du fantastique, il s'en faut de beaucoup que ses récits s'en tiennent tous aux lois du genre. Ils ont, pour la plupart, une autre dimension. Les Deux Vieilles Filles, par exemple, où l'on voit un singe - «le seul mâle de la maison» - condamné et mis à mort pour s'être introduit, la nuit, dans un couvent et y avoir «dit» la messe, est un récit singulièrement réaliste, même si une sorte d'esprit démoniaque bouleverse le réel. Et des textes comme le Dialogue sur les grands systèmes ou La mélotechnique à la portée de tous, eux, relèvent moins du fantastique proprement dit que de ce que l'on pourrait appeler l'«hypothèse scientifique», chère aussi bien à Borges qu'à Calvino.
En revanche, dans les récits plus franchement fantastiques, comme La Mer des Blattes, Cancroregina, ou La Femme de Gogol, c'est Landolfi lui-même qui s'avance masqué pour mieux dire sa propre vérité, et qui, ce faisant, se tourmente et se déchire à la manière de Dostoïevski - lequel, sans nul doute, lui a communiqué, comme autrefois à Kafka, ses obsessions extrêmes, et le vertige des abysses intimes...
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