Les articles inédits de ce volume donnent à lire
Jacques Decour autrement : le fondateur des Lettres
françaises a toujours suivi un parcours placé sous le
double signe de l'amour de la langue et de la culture
allemandes d'une part, et de la résistance à l'oppression
sous toutes ses formes d'autre part. On le constate
déjà dans les textes donnés avant-guerre aux
Annales politiques et littéraires, à Europe et à Commune.
N'acceptant ni la défaite ni la barbarie nazie, le germaniste
sera à la pointe du combat dès 1940 et à l'origine
de la création de titres clandestins : il publie dans
L'Université libre, La Pensée libre et Les Lettres françaises
tout en enseignant l'allemand au lycée Rollin de
Paris. Il écrit en combattant, en patriote et se sert des
mots comme autant de grenades dégoupillées. Le
titre du recueil est emprunté à une chronique de La
Pensée libre dans laquelle Jacques Decour brosse un
panorama sans complaisance des Ecrivains français en
chemise brune et ce dès 1941, pour recenser les compromissions
et commenter l'activité intellectuelle en
Pétanie. Il éclaire aussi sur les Mythes et ersatz dans la littérature...
Logique dans une revue où figure en couverture
le fameux «Mehr Licht» de Goethe.
La Faune de la collaboration montre le cheminement
de la pensée d'un humaniste dans la presse d'avantguerre
et dans les revues clandestines sur une période
de dix années. Ce livre redonne, à l'auteur
exemplaire et irréprochable qu'il fut, la place qui
devrait être la sienne, contrairement à bien d'autres...
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