Des seize ans qu'il a passés au Groenland, Jorn Riel a tiré de magnifiques ouvrages, pleins d'humour et de bon sens avec les racontars arctiques, de poésie et d'humanité avec Le chant pour celui qui désire vivre, ou Le jour avant le lendemain. Puis, l'explorateur ethnologue est parti vivre en Asie. Et de là, il s'est pris d'amitié pour les tribus papous de Nouvelle-Guinée auprès desquelles il s'immerge quelques mois chaque année, au coeur de la forêt vierge. La faille s'inspire de cette rencontre émouvante.
Le docteur Horton et le missionnaire Hahnmuller vivent paisiblement dans la vallée de Baliem, en Nouvelle-Guinée. Un jour, ils voient débarquer un homme seul, Louis Schultz, au passé mystérieux, et au dessein inquiétant : il s'intéresse passionnément aux Dani, les habitants de la vallée, et rêve de rejoindre les tribus les plus reculées des hauts plateaux de l'Irian Jaya. Alors que tous tentent de l'en dissuader - ces tribus guerrières sont parmi les plus dangereuses -, Schultz parvient par la ruse à se faire déposer par un vieux pilote au coeur de la forêt vierge, en plein territoire papou. Et il disparaît.
Ce n'est que vingt ans plus tard que l'ombre de Schultz refera surface, avec l'intrusion dans la vie de la vallée de Baliem et du docteur Horton d'une jeune femme métisse, Lalu, personnage fragile toujours sur le point de rupture.
La faille est à la fois celle, réelle, qu'enjambe Lalu chaque fois qu'elle fuit d'un monde à l'autre et le symbole de sa déchirure entre la civilisation des Blancs de la vallée de Baliem et les tribus papous, un passage chaque fois plus douloureux entre deux cultures.
Jorn Riel signe un opus émouvant, poétique et cruel à la fois, en un hommage à peine masqué à Joseph Conrad.
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