Le 27 février 1933, le sort de l'humanité bascule. Une partie du Reichstag, le siège du Parlement allemand, s'enflamme. L'incendie étant présenté par les nazis comme un complot communiste, une campagne de terreur s'abat sur tout le pays. C'en est alors fini de la démocratie, Hitler installe une implacable dictature qui mènera à la Seconde Guerre mondiale. L'incendiaire, Marinus van der Lubbe, par cet acte, voulait « protester » contre la montée du nazisme. Ce jeune Néerlandais, maçon de profession, dont nous découvrons dans ce livre la trajectoire politique et sociale, a pourtant agi seul. Pour la première fois, toutes les preuves sont apportées. Sont ainsi implacablement démontées les deux thèses qui se sont affrontées dès l'arrestation du révolutionnaire : la théorie du complot défendue par les nazis et celle que les communistes ont forgée de toutes pièces. La première a consisté à considérer cette action comme les prémices d'une insurrection communiste. La seconde, encore vivace aujourd'hui, et qui a été celle de nombre d'historiens académiques, prétend que les nazis ont manipulé Van der Lubbe afin d'asseoir leur pouvoir.
Miguel Chueca s'est livré à une enquête historique d'une grande ampleur pour mettre en évidence les falsifications et les mensonges sur lesquels ces deux théories reposent. Ainsi, il nous plonge au coeur de la fabrique du complot. Exercice plus que salutaire à l'heure où bien des événements passés et présents sont analysés sous ce prisme, dont l'esprit, si séduisant, et les mécanismes argumentatifs, si convaincants en apparence, empêchent une appréhension juste du monde.
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