Cette étude se propose d’aborder l’espace urbain comme une construction impensée de l’activité humaine. Les pratiques et les représentations des acteurs qui s’impliquent dans la ville de Tours (les chanoines de Saint-Martin, les moines de Saint-Julien et de Marmoutier, les rois, les archevêques, les comtes...) sont examinées tout d’abord pour elles-mêmes, comme une série de moments particuliers, liés à chaque fois à des finalités spécifiques et très diverses - et en général non urbaines. Puis, elles sont mises en relation avec les caractéristiques de l’espace urbain, c’est-à-dire le parcellaire et le réseau viaire précisément décrits grâce à un système d’information géographique, en montrant qu’elles participent à structurer cet espace urbain de manière dialectique, et non causale ou immédiate. Les temporalités propres à l’activité sociale, qui ne sont pas les mêmes que celles de la structuration de l’espace urbain, interagissent néanmoins en permanence avec celles de la ville. C’est ce jeu de décalage entre des temporalités aux rythmes différents qui permet d’expliquer la morphogenèse de la ville.
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