La défiance est au coeur du pessimisme français. Elle détruit inexorablement
notre goût de coopérer et de vivre ensemble. Elle n'est pourtant
pas un héritage culturel immuable.
Au terme d'une analyse iconoclaste, Yann Algan, Pierre Cahuc et André
Zylberberg, trois économistes réputés, montrent comment la défiance résulte
d'un cercle vicieux où le fonctionnement hiérarchique et élitiste de l'école
nourrit celui des entreprises et de l'État. S'y ajoute une logique corporatiste,
où chaque profession essaie de tirer au mieux parti de l'argent public, le
plus souvent... au détriment des autres.
En amorçant des réformes vite abandonnées, en multipliant les faveurs
fiscales ciblées, en laissant proliférer les conflits d'intérêts, le pouvoir a
au contraire, depuis une décennie, aggravé la crise.
Sommes-nous pour autant condamnés à cet engrenage paralysant ?
Un État libéré des logiques clientélistes, une école moins obsédée par
les classements, une renonciation aux statuts de toutes sortes sont autant
de moyens de sortir du déclin qui nous menace.
En vérité, le changement ne passe pas forcément par l'ambition de tout
changer tout de suite. Il n'y a pas de fatalité au mal français, au contraire.
La confiance aussi se fabrique : c'est la bonne nouvelle de ce livre !
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