La France deviendrait conservatrice : c'est une évidence pour beaucoup de responsables politiques, d'intellectuels et de journalistes, et les résultats électoraux, y compris les plus récents, semblent leur donner raison. Et pourtant, les citoyens français sont devenus beaucoup plus ouverts et progressistes qu'il n'y paraît. Face à cette situation paradoxale, Vincent Tiberj analyse comment offre politique et citoyens divergent. Il pointe l'importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d'« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis et face aux candidats : avec le silence électoral grandissant, les voix des urnes sont de moins en moins représentatives. La droitisation par en bas est un mythe, mais cela va-t-il suffire face à la montée des votes pour l'extrême droite ? Cette tension entre citoyens et électeurs pourrait bien avoir des lourdes conséquences sur les équilibres politique et l'avenir des Français.
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