Depuis la Seconde Guerre mondiale, les politiques éducatives et la
recherche en éducation ont reposé sur la croyance que le personnel enseignant
formait la profession centrale du système scolaire. Fondé sur l'étude de
tendances internationales lourdes en matière d'organisation et de division du
travail éducatif, ce livre montre que cette croyance ne correspond plus à la réalité
dans un grand nombre de systèmes éducatifs.
Le travail enseignant traditionnel est désormais entré en phase de décomposition
et de recomposition avec l'essor de nouveaux métiers et professions
de l'éducation dont les agents s'accaparent de plus en plus des fonctions et
tâches dévolues jadis aux enseignants réguliers : soutien affectif aux élèves, surveillance
et contrôle, socialisation aux normes scolaires, intégration sociale, aide
à l'apprentissage... Cette phase se caractérise par l'introduction dans l'école
publique d'une nouvelle division du travail éducatif entre diverses catégories
d'agents enseignants et non enseignants. Parmi ces derniers, ce livre met en
évidence et analyse la croissance exponentielle depuis les années 1960 de nouveaux
groupes de techniciens de la pédagogie qui s'approprient progressivement
des territoires de travail habituellement réservés aux enseignants.
Cette nouvelle division du travail éducatif, tout en remettant en cause la
centralité de la profession enseignante, amène en dernier ressort à réfléchir à
la manière différenciée dont l'école contemporaine traite les élèves à travers
l'organisation du travail éducatif et la division des métiers et professions de
l'éducation qu'elle met en place pour les instruire et les socialiser.
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