Il est des thèmes dont l'étude est pleine de périls, où l'auteur est
guetté par l'ignorance, l'idéologie - favorable ou défavorable -
voire à la mauvaise foi. Le sujet retenu par Monsieur l'Abbé
Bernard du Puy-Montbrun, La détermination du secret chez les
ministres du culte, est assurément de ceux-là.
Il fallait avoir une double culture pour traiter un pareil sujet qui,
à l'instar de Janus bifrons des romains, est duel. Le secret pastoral
intéresse en effet et le droit canonique et le droit français, chacun
de ces deux versants du problème étant lui-même fort complexe
comme le démontre l'auteur avec clarté.
Côté canonique, le profane voit dans le secret du prêtre le secret
de la confession et rien d'autre. Or la notion de secret canonique
est surchargée ; coexiste à partir de ce secret, sorte de noyau dur,
le secret pontifical, le secret du conclave, le secret de l'office à la
Curie diocésaine et romaine, le secret scripturaire et d'autres
encore.
Du côté du droit positif, le secret du prêtre, surtout celui de la
confession pose des difficultés redoutables, sans doute plus
redoutables encore que celles qui appartiennent au droit
canonique. Il est vrai que la loi civile, depuis 1905, a laïcisé notre
droit. Il n'empêche que la doctrine et les institutions religieuses
sont un fait, une donnée sociologique que ni le législateur ni le
juge ne peuvent ignorer. Un ministère a même pour intitulé
«ministère de l'intérieur et des cultes». (Extrait de la préface du
professeur Jean Pradel)
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