La destination
« Au début, je n'ai pas cru ce qui arrivait. Surtout que c'était à moi que c'était en train d'arriver. C'est pour ça que c'est dur d'y croire. Le plus dur encore, c'est de se rendre compte que toute ta vie tient dans un sac poubelle. Un simple sac en plastique. C'est rien une vie, finalement. Ça ne tient qu'à un fil et dans un petit sac en plastique de rien du tout. Même quand on n'a pas spécialement d'orgueil ou une haute opinion de soi-même, c'est dur à avaler. Tout ça, c'est à cause des gravats, de la poussière et des éclats de verre. À cause des yeux de Khadija, aussi, parce que la peur les avait trop agrandis et qu'elle avait du mal à les fermer, même la nuit. Surtout la nuit, en fait. La peur ne se contente pas d'agrandir les yeux des femmes et des enfants, elle agrandit aussi la nuit. »
L'unique personnage de La destination nous place abruptement face au drame de la guerre, de la séparation et de l'exode vers une Europe hostile. Pourra-t-il un jour atteindre l'Angleterre ? Le souffle sans concession de la souffrance qui s'exprime ici renvoie à celle de l'humanité entière, en proie à la violence et aux limites qu'elle s'impose elle-même.
We publiceren alleen reviews die voldoen aan de voorwaarden voor reviews. Bekijk onze voorwaarden voor reviews.