Un soir d'été, alors que Luciana Castellina, âgée de quatorze ans, joue au tennis avec une amie, la partie est brusquement interrompue : sa partenaire, Anna Maria Mussolini, doit s'enfuir, car son père vient d'être arrêté. C'est le 25 juillet 1943, la chute du fascisme, et le début d'un journal intime que l'adolescente tiendra pendant quatre ans.
À distance de tant d'années, Luciana Castellina, figure historique de la gauche italienne, dialogue avec ce journal qui raconte une double métamorphose : celle d'une adolescente issue de la bonne bourgeoisie, curieuse et rebelle, qui découvre peu à peu le monde - l'art, la culture et les voyages, mais surtout l'engagement politique et la solidarité ; celle de l'Italie, un pays en pleine effervescence, à une époque où « tout était à construire ». Une époque « de fer et de feu », mais aussi de ferveur, durant laquelle bonheur individuel et bonheur collectif étaient indissociables : une exigence qui pousse la jeune fille, en septembre 1947, à partir pour la Yougoslavie de Tito, où elle participe à la construction d'une voie ferrée, avec des brigades d'étudiants venus du monde entier. Ce sera ensuite, en 1947, l'adhésion au Parti communiste et un long parcours au sein de celui-ci, jalonné d'exclusions et de réintégrations.
Avec lucidité, parfois avec humour, Luciana Castellina nous fait ainsi partager une expérience dont la portée, aujourd'hui, est plus actuelle que jamais, car elle invite le lecteur à s'engager et à partager « la plus belle des passions : essayer de changer le monde ».
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