C'est un roman court, tragique et féroce, ainsi que largement autobiographique, que laisse pour tout testament Dazai Osamu au moment de son suicide en 1948. Construit en trois parties - des « cahiers » - comme autant de chapitres rédigés à la première personne par le narrateur Ôba Yôzô, double de l'écrivain, La Déchéance d'un homme balaie l'existence sur le fil d'un jeune bourgeois qui se cache derrière la bouffonnerie afin de faire bonne figure et survivre socialement. Paria dans l'âme, il dévie de la route toute tracée par sa lignée familiale afin de s'émanciper dans le marxisme, l'alcool, la prostitution : une décadence pour la société japonaise corsetée du début du XXe siècle, et une libération pour ce personnage en quête d'art, de délivrance et, simplement, de bonheur impossible. La dernière grande oeuvre de Dazai Osamu, une charge violente et existentielle contre un Japon alors en pleine crise sociale et identitaire.
Né dans une grande famille bourgeoise du nord du pays, dans la région d'Aomori, Dazai Osamu est considéré comme une comète de la littérature japonaise. Mort en 1948 avant ses quarante ans suite à une énième tentative de suicide, il laisse derrière lui une oeuvre romanesque et théâtrale unique.
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