Cet ouvrage livre une analyse de l’affaiblissement des principales institutions du marché du travail américain, issues pour la plupart de cette parenthèse exceptionnelle qu’a été le New Deal, et interroge de façon critique les bonnes performances apparentes du marché du travail. Il dresse un constat précis et documenté de la crise de l’entreprise providence, c’est-à-dire d’une protection sociale fondée dans une large mesure sur l’entreprise et peu mutualisée, que les syndicats ont contribué à construire aux côtés des employeurs. Il met en évidence les écarts qui se sont creusés entre les riches et les pauvres, du fait d’un approfondissement des inégalités salariales et d’une politique fiscale favorisant les hauts revenus ces dernières décennies. Il pointe l’aggravation de la pauvreté qui en a résulté, en particulier au sein de la population noire, plus exposée que les autres catégories au risque de chômage, de pauvreté et d’exclusion sociale. Il analyse en particulier les réformes importantes qu’ont connues les principaux dispositifs de lutte contre la pauvreté et leur soubassement idéologique ainsi que leurs résultats. Si moins d’individus sont « tributaires » de l’aide sociale aujourd’hui, il y a davantage de travailleurs pauvres et de personnes en situation d’exclusion sociale. Barack Obama, depuis son arrivée au pouvoir, s’est attelé à la tâche de refonder en partie ce modèle social en crise. Il prétend redonner non seulement un sens mais aussi une réalité aux valeurs américaines de mobilité sociale et d’égalité des chances et améliorer le sort de la classe moyenne. Mais cette tâche est ardue, si on la mesure aux difficultés qu’il rencontre pour faire adopter un certain nombre de réformes essentielles, telles que celle du système de santé ou celle visant à renforcer la représentativité des syndicats dans l’entreprise.
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